En biographie familiale, comment faire parler nos aînés ?
Vous avez trente, quarante, ou cinquante ans et arrivez à un moment charnière de votre existence. Curieux d’en savoir plus sur vos proches, parents ou grands-parents, sur la vie qu’ils ont menée, la biographie familiale vous intéresse.
Vous voudriez ouvrir le coffre de tous ces souvenirs, mais vous n’avez pas la clé.
>La clé du « oser questionner ». La clé du temps. La clé du savoir-faire.
Comment aider nos aînés à se souvenir, à regarder jusque parfois quatre-vingts ans en arrière ?
Oser questionner
Quelles questions poser sur la vie de famille ?
Il pourrait y avoir autant de questions que d’heures passées dans une vie !
Comment interroger ce grand-père entrepreneur ? Comment aborder la vie de travail morcelée de votre grand-mère ? Quelle fut leur enfance ? Quelles rencontres ont jalonné leurs existences ? Qu’ont-ils appris de la vie, que vous aimeriez qu’ils vous transmettent ? Avaient-ils un objectif de vie et l’ont-ils atteint ? Comment voient-ils le monde d’aujourd’hui ? Quel est le jour qu’ils rêveraient de revivre ?
Questionner son parent, tout seul ou à plusieurs
Tant de questions que vous vous posez. Pour vous, c’est peut-être maintenant que le besoin impérieux se fait sentir d’écrire votre biographie familiale. Tandis que pour le moment, votre frère ou votre sœur, par exemple, sans être contre l’idée, ne s’y intéressent pas. Allez-y tout de même. J’ai vécu l’expérience de Pascal qui m’avait commandé la biographie de ses parents à titre posthume. Cela devenait impérieux pour lui de rassembler les souvenirs. Sur le coup, sa sœur ne voyait pas très bien l’intérêt de se replonger dans le passé. Elle a toutefois aidé son frère en participant au rassemblement des souvenirs. Une fois le livre sorti, elle était en fait ravie que ce livre familial soit né.
Un temps nécessaire pour questionner, écouter, écrire
Le temps peut manquer pour interroger. Pour retranscrire et conserver les souvenirs d’une vie sur le papier. Si vous travaillez, si vous avez des enfants encore à la maison, vous n’avez peut-être pas le temps. C’est ce que nombre d’enfants et petits-enfants me confient et c’est l’une des raisons pour laquelle ils font appel à moi, qui suis biographe professionnelle. Le temps leur manque. La pudeur aussi, joue parfois un rôle dans ces hésitations à questionner. Et puis, comment mettre tout cela en mots, dans un livre qui se révèlera si précieux pour toute la famille ? Les journées, les semaines, les mois défilent. Mais arrivera un jour où ce coffre sera définitivement fermé. Aucune clé ne pourra plus l’ouvrir.
Comment faire ressurgir les souvenirs de famille ?
Pour libérer la parole, vous pouvez utiliser la méthode des petits pas en vous fixant un calendrier thématique ou chronologique comme fil rouge, pour chaque entretien. Par expérience, je peux bien vous confier que la conversation se rallonge sur tel ou tel sujet ou dévie et que rien n’est figé. Mais pour certaines personnes, ce cadre de départ peut se révéler rassurant. Et puis c’est toujours plus facile de viser une petite butte qu’une colline ! Surtout, discuter, échanger et retranscrire doit rester un plaisir. Et le moment partagé un joli moment !
Commencer par le plus joli souvenir
Si vous ne savez pas trop par où commencer, commencez par ce qui plaît le plus à la personne. N’allez pas direct dans le dur, par un moment difficile vécu, et ce, même si vous avez besoin de savoir ce qu’il s’est passé sur un sujet précis. Attendez le bon moment, la bonne intimité pour y venir doucement. Ou pas. Il y a des sujets tabous dans la génération précédente dont il sera difficile de tirer les fils. Il faut pouvoir l’accepter et écrire la biographie familiale sans cet épisode de vie.
S’appuyer sur des photos ou objets pour se souvenir
Si malgré cela, les souvenirs ont du mal à sortir du coffre, ou que la mémoire est défaillante, sortez un album photos ! Les vieux clichés font ressurgir des souvenirs, des anecdotes.
Autre suggestion : regardez autour de vous, dans son lieu de vie et rattachez-vous à ce qui semble important à ses yeux. À ce qui est là depuis des années. Et faites parler votre proche de cet objet déco : où et dans quelles circonstances l’a-t-il acheté ? Avec qui était-il ce jour-là ? Qu’est-ce qui lui a plu dans cet objet ?
Le Questionnaire de Proust pour étoffer les souvenirs
Enfin, autre proposition, pour aller vers une introspection plus intime, vous pouvez lui proposer de répondre tout ou partie au Questionnaire de Proust. Des questions pourront sembler délicates pour certaines personnes. Chacun saura jusqu’où aller dans ce qu’il souhaite confier. Par exemple : « Le don de la nature que je voudrais avoir ? » « Le pays où je désirerais vivre ? » « Quel serait mon plus grand malheur ? » Etc.
Si un projet de biographie familiale vous tente ou si vous êtes curieux d’en savoir plus, vous pouvez m’appeler ou m’écrire en allant sur ma page Contact ici. Cet échange est offert, confidentiel et sans engagement.
Karine Limouzin
Écrivain – Biographe
La Baule – Nantes – Grand Ouest et région parisienne


